Analyse des transferts d’Amiens SC pour la saison 2025-2026

Entraineur de football au bureau en pleine réflexion

4,2 millions d’euros investis, sept nouveaux venus, cinq départs majeurs : les chiffres du mercato 2025 d’Amiens SC claquent comme une déclaration d’intentions. Pour la première fois depuis 2017, deux joueurs formés hors de France ont débarqué en Picardie. Malgré un budget qui n’a pas bougé d’un iota, le club a consenti un effort financier supérieur de 20 % à celui de la saison passée.

Cette fois, la cellule sportive a misé sur la polyvalence. L’objectif est limpide : densifier la défense et le milieu, quitte à s’écarter de la politique maison basée, ces trois dernières saisons, sur la promotion des jeunes pousses. Plusieurs recrues dépassent les 25 ans, signal d’un virage assumé.

Quels sont les transferts marquants d’Amiens SC pour la saison 2025-2026 ?

Derrière chaque arrivée, une démarche calculée. La stratégie de recrutement orchestrée par Omar Daf privilégie l’expérience, mais sans fermer la porte à l’éclosion de nouveaux leaders. Dans cette optique, Victor Lobry, milieu relayeur, prend tout de suite une dimension particulière. Son installation au cœur du jeu coïncide avec une refonte de l’entrejeu, bousculé par les départs de joueurs clés.

Côté départs, certains noms pèsent lourd. Régis Gurtner, le gardien iconique, tourne la page après avoir incarné la stabilité sous la barre. Louis Mafouta, attaquant prolifique fort de 11 réalisations la saison précédente, tente l’aventure ailleurs. L’absence de Kylian Kaiboué complète la liste, forçant l’équipe à redistribuer les cartes, tant en termes d’équilibre que de style.

Parmi les nouveaux visages, Antoine Leautey attire inévitablement la lumière. Sa capacité à occuper tout le couloir droit et à dynamiser le secteur offensif tombe à pic, surtout après les carences entrevues contre Bastia lors de la cinquième journée. Ce mercato, loin d’être un simple ajustement, exprime la volonté du club d’exister pleinement dans la compétition, où chaque résultat peut faire basculer une saison.

Portraits et parcours des nouveaux venus : qui sont les recrues phares ?

Le recrutement 2025-2026 d’Amiens SC ne s’est pas contenté de profils lisses. Plusieurs nouvelles têtes incarnent un mélange d’expérience et d’ambition. Voici un aperçu concret de ces recrues qui, chacune à leur manière, promettent de marquer leur empreinte :

  • Paul Bernardoni : Formé à Montpellier, passé par Angers et reconnu pour ses réflexes en Ligue 1, il apporte une fiabilité bienvenue dans les cages. Ses interventions décisives et son vécu du haut niveau seront scrutés à chaque sortie.
  • Ilyes Hamache : Percutant sur le flanc gauche, révélé à Valenciennes, il multiplie les accélérations et sait provoquer la différence. Sa panoplie technique ouvre de nouvelles perspectives dans le jeu de transition.
  • Malick Mbaye : Milieu infatigable, capable de gratter des ballons et de casser les lignes, il a fait ses gammes entre Metz et la Belgique. Son profil box-to-box pourrait bien devenir la clé de voûte du secteur médian amiénois.
  • Joseph N’duquidi et Nathan Talbot : Jeunesse et potentiel. Le premier s’est imposé comme récupérateur au Havre ; le second, latéral formé à Lens, impressionne déjà par son calme et sa gestion de la pression lors des rendez-vous décisifs.

Ce mercato s’inscrit résolument dans l’idée d’un renouvellement réfléchi, misant sur des joueurs déjà aguerris à la Ligue et capables d’assumer la montée en intensité d’un championnat qui ne pardonne rien.

Départs majeurs : quelles conséquences pour l’équilibre de l’équipe ?

L’été a marqué un vrai tournant pour Amiens SC. Plusieurs piliers du vestiaire ont refermé la porte, bouleversant la structure du groupe. Régis Gurtner, gardien et capitaine, laisse derrière lui bien plus que des arrêts décisifs : une autorité, une voix, une assurance. Alexis Sauvage, son habituel suppléant, a lui aussi pris la tangente, obligeant le staff à revoir totalement la hiérarchie des gardiens.

Derrière, la défense encaisse le double coup du départ de Rémy Vita, latéral réputé pour sa régularité, et de ceux d’Abdelhamid Aït Boudlal et Mohamed Jaouab, deux éléments centraux qui offraient de la profondeur à l’effectif. Les départs de Sébastien Corchia et Abdourahmane Barry sur le côté droit précipitent l’intégration de nouveaux talents, souvent plus jeunes et moins aguerris.

L’attaque n’est pas en reste. La perte d’Antoine Leautey, dynamiteur du couloir droit, additionnée à celle de Louis Mafouta, remet en question la capacité du collectif à convertir ses occasions. Les souvenirs du match nul face à Bastia, lors de la cinquième journée, rappellent combien le secteur offensif peut manquer d’efficacité sans ces hommes forts.

Voici les principaux impacts de ces départs sur le collectif amiénois :

  • Réorganisation tactique nécessaire pour compenser les pertes
  • Fragilisation temporaire de la défense et du rendement devant le but
  • Défi immédiat : préserver l’unité du groupe malgré le départ de cadres historiques

Ce vaste renouvellement force Omar Daf à ajuster son schéma de jeu. Les nouveaux venus n’auront pas droit à l’erreur ; dans une Ligue 2 où chaque point vaut cher, la tolérance aux faux pas n’existe pas.

Joueurs de football se serrant la main sur le terrain

Le mercato 2025-2026 d’Amiens SC : vers une nouvelle dynamique collective ?

La direction n’a pas traîné à rebondir après ces départs. L’idée : bâtir une équipe renouvelée, structurée, capable de répondre au double défi de la rigueur et de la créativité. Omar Daf a donc opté pour une reconstruction qui s’appuie sur des profils complémentaires, à la fois pour renforcer la solidité défensive et donner un second souffle à l’attaque.

Dans ce nouveau schéma, Paul Bernardoni devient le point d’ancrage derrière. Son expérience doit servir de socle alors que la défense apprend à vivre sans Gurtner. Sur les ailes, Ilyes Hamache et Nathan Talbot incarnent la fraîcheur, leur volume de jeu s’avérant précieux pour répondre à la cadence du championnat. Au milieu, l’intégration de Malick Mbaye et Joseph N’duquidi promet plus de densité et de solutions, surtout face à des adversaires du calibre du Stade Lavallois lors de la sixième journée.

L’attaque mise sur le dynamisme de Junior Fofana et Arvin Appiah, deux joueurs capables d’apporter percussion et créativité. L’idée, ici, est claire : varier les profils pour surprendre et mieux exploiter les failles adverses. En parallèle, des joueurs comme Victor Lobry et Thomas Monconduit sont appelés à jouer les chefs d’orchestre, liant les lignes et orchestrant les temps forts.

Trois axes guident la saison qui débute :

  • Trouver l’équilibre entre jeunesse prometteuse et expérience affirmée
  • Installer une dynamique collective renouvelée, capable de résister aux coups durs
  • Intégrer rapidement les nouveaux venus pour répondre à l’attente d’un public exigeant

Le défi est posé : transformer cette période charnière en tremplin et retrouver un statut qui compte dans le paysage du football français. Le terrain, seul juge, dira si l’audace amiénoise paie ou s’il faudra, encore, redessiner les contours d’un collectif en quête de certitudes.